Paroles de chanson Font Et Val - Les Princes

Je voudrais ne plus voir le Soleil se lever
Sur des gens qui se lèvent et que l'usine attend
Et sur des condamnés, et sur des présidents
Sur le blanc et le noir, les graciés, les damnés

Si, un beau soir, les princes qui nous gouvernent
Pouvaient seulement se pencher sur ton lit
Le lendemain, tous les drapeaux en berne
Annonceraient la trève des fusils
À regarder tant et tant de merveilles
Tes deux bras nus sous tes cheveux bouclés
Ô mon enfant, à l'heure où tu someilles
Je ne sais plus s'il faut rire ou pleurer

Je voudrais ne plus voir le Soleil se coucher
Sur les noires fatigues que plus rien n'attendrit
Sur ces membres rompus, sur ce ####
Dans le ## roupille, la télé allumée

D'un peu partout, des relents de misère
Montent vers nous ; j'ai éteint la radio
Et je sais bien qu'à l'ombre des frontières
Les vieux gardiens caressent leurs couteaux
Et toi tu dors dans ton lit de tendresse
Ignorant tout des assassins d'ailleurs
Qui n'ont jamais prodigué de caresses
À la beauté venue de ta douceur

Je voudrais ne plus voir le Soleil se coucher
Quand il se lève ailleurs sur l'uranium des crimes
Avec des légionnaires pour protéger les mines
Et passer l'Afrique à la machine à hacher

Dans les discours des géants politiques
Il n'est jamais question de ton bonheur
Pourtant, petite, tu n'es pas fille unique
Il en est d'autres, qui dorment à cette heure
À la même heure où la haine insomniaque
Dicte ses lois pour protéger l'enfance
Académies, ministères et cloaques
Toujours d'accord pour tuer l'intelligence

Je voudrais ne plus voir le Soleil se lever
Sur cette vieille affiche électorale jaunie
À moitié délavée, déchirée, qui nous dit
Que c'est ces faces de mort qui ont encore gagné

Le doux refrain de la claire fontaine
Coule ce soir dans ton souffle repus
Coulent les heures, les jours et les semaines
Si je vieillis, je n'm'en aperçois plus
Demain matin, j'entendrai dans la chambre
Des petits pas courir jusqu'au volet
Pour éclairer au soleil le plus tendre
Les plis tous chauds de ton grand lit défait

Je voudrais ne plus voir le Soleil se lever
Sur cet enfant puni parce qu'il n'a pas appris
Du Corneille par cœur. Hé, c'est ça, la tragédie
Les plus tragiques d'entre eux finiront députés

Et si demain les princes qui nous gouvernent
Pouvaient seulement frapper dans tes ballons
Une heure plus tard, tous les drapeaux en berne
Annonceraient la trève des nations
Car si demain on voyait chaque adulte
Chérir l'enfant qui ne soit pas le sien
On n'entendrait plus gronder les insultes
Que sont les guerres livrées au genre humain

Et je rêve d'un instant où le temps passerait
Sur nos cœurs simplifiés, conscients et utopistes
Dans un monde que Beethoven a ouvert en musique
Un monde où la nature et l'Homme on fait la paix

On n'entendrait plus gronder les insultes
Que sont les guerres livrées au genre humain



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