Paroles de chanson Claude Besson - La Mal Mariée

La mal mariée a dérobé un bout de pain ,
En guise de gâteau pour gâter ses bambins .
Rongée de remords , elle se s'rait bien coupé les mains
Pourtant , elle risquait d'en avoir encore besoin .
Le boulanger lui a dit
Qu'il passerait l'éponge si
Elle lui montrait un peu son jardin .
Comme le sens des affaires
N'est pas , de loin , ce qu'elle préfère ,
Le mitron l'a roulée dans son pétrin .

La mal mariée a volé le trousseau de clefs
D'un palace deux pièces cuisine délabré ,
Un château de formica , moisi par l'humidité ,
Où les enfants dormiraient à poings fermés .
Mais , au lever du soleil ,
Le bailleur , marchand de sommeil
Très fâché , voulut la déshabiller .
Comme elle est nulle en commerce
Et n'connaît pas ses lois perverses ,
Elle a payé sa nuit sur l'oreiller .

La mal mariée a chapardé un bout de bœuf
Pour faire un gueuleton et commémorer l'an neuf .
Mais , qui vole un bœuf , souvent ,fait débarquer les
keufs
Elle a paniqué et désespéré la meuf .
Le gros boucher , a dit qu'c'était
Très mal , mais qu'un baiser , langue fourrée ,
Étoufferait l'affaire dans l’œuf
Elle a accepté l'échange
Et puis simulé d'être aux anges,
Mais cela n'était bien sûr que du bluff .

La mal mariée a escamoté le diamant
Qui étranglait le cou d'une castafiore d'antan .
C'était juste pour orner sa grande de vingt ans ,
Afin , qu'elle aussi , attire un prince charmant .
Le mari banquier lui a dit
Qu'il serait clément dans son lit
Si elle y venait de temps en temps ,
Là , elle comprit illico ,
Qu'les intérêts et les agios ,
Allaient être pour elle , exorbitants .

La mal mariée , obligée de voler sa vie
Par nécessité ou manque de vrais amis ,
N'a pas d'autres choix , dans son univers de survie ,
Que de franchir les frontières de l'interdit .
Le législateur pourrait
Pour faire avancer le progrès ,
Changer son sort et la gracier à vie .
Lui offrir le gîte
Et faire bouillir sa marmite
Et pendant qu'on y est la cajoler aussi .

Que sont devenus les beaux sourires du jour des noces ?
Ceux qu'elle arborait en descendant du carrosse .
Les flèches , que naguère lui décocha Éros ,
N'ont laissé que cicatrices et douleurs atroces .
Le maire et l'curé en chœur
Disaient qu'le pire et le meilleur ,
Cela ne serait pas un sacerdoce .
Pourtant , les coups de son Jules ,
Du bichon devenu pitbull ,
L'ont poussée à s'enfuir avec les gosses .

Elle avait rêvé de construire une citadelle ,
Pas la tour de Pise mais plutôt celle de Babel .
Ses caresses et ses baisers au goût de caramel
Embaumaient la maison de Janvier à Noël .
A deux , ils allaient chercher
En se tenant les mains serrées ,
Leurs enfants , sortant de la maternelle .
Mais quand elle est arrivée ,
La guerre , un jour de grand'marée ,
L'bonheur est tombé du septième ciel .

Normal'ment quand les hommes mettent en terre une graine ,
Ce n'est jamais pour y voir pousser de la haine .
L'arbre qui propulse sa puissance herculéenne
Nous asperge de beauté et d'oxygène .
C'est peut-être la société
Qui fait des gens tous assommés
D'angoissantes contraintes inhumaines ?
Qui les rend méchants et laids ,
Ennemis et les fait oublier
Les fragiles amours de porcelaine !



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